Petite interview de notre Caps nationale trouvée sur le net.
DUMERC : « ON SAIT POURQUOI ON VIENT ICI »
Après six saisons passées à Bourges, Céline Dumerc a posé ses valises à Ekaterinbourg, le champion de Russie. A quelques jours de la reprise du championnat et de la Coupe d'Europe, la capitaine des Bleues nous raconte comment elle vit ses premières semaines en Sibérie.
Céline Dumerc, parlez-nous un peu de ces premières semaines à Ekaterinbourg.
Pour l’instant, ça se passe bien. Je suis arrivée à la fin du mois de septembre. Je prends tout doucement mes marques. On a fait trois matchs amicaux (Ndlr : le week-end dernier). On termine avec deux victoires sur trois et des choses plutôt intéressantes.
Comment vous êtes-vous située par rapport à ces matchs amicaux ?
Le premier, j’ai fait jouer mon équipe, le deuxième j’ai été plus performante question scoring alors que le troisième, à l’image de toute l’équipe, j’ai eu plus de difficultés. Tout doucement, j’essaie de trouver ma place et d’apporter mes qualités. L’intégration se passe super bien, les filles m’ont très bien accueillie et le coach m’utilise, donc tout va bien.
Le championnat débute à la fin de la semaine, l’Euroligue la semaine prochaine. Est-ce que votre équipe est en place ?
C’est un peu délicat parce que les joueuses américaines arrivent au compte-goutte. Il en manque encore deux. L’équipe n’est donc pas au complet, on essaie de faire au mieux.
« Ici tout le monde à un rôle majeur »
A Bourges, vous étiez le métronome de l’équipe. Comment vivez-vous votre changement ce statut ?
En signant ici, je savais que mon rôle allait changer. A Bourges, j’avais un impact comme leader de l’équipe mais ici, il y a tellement de très grandes joueuses que tout le monde a un rôle de joueuse majeure !
Est-ce que vous découvrez une autre culture du basket ?
Complètement. Si je dois comparer à Bourges, là-bas tout était plus précis, plus cadré pour se centrer sur nos points forts. Là, il y a tellement de points forts que ça a parfois tendance à partir dans tous les sens. Il faut savoir jouer juste, au bon moment. C’est vraiment super intéressant pour moi.
Est-ce que vous êtes contente d’avoir attendu d’avoir 27 ans pour franchir le pas ?
Je ne regrette absolument pas mon choix. Tout n’est pas parfait. Il y a des choses de Bourges qui me manquent, mais je découvre autre chose ici aussi. Je suis ravie de ce que j’ai fait en France et je sais que si j’étais partie plus tôt, il m’aurait manqué des choses dans mon apprentissage.
Vous avez retrouvé Sandrine Gruda à Ekaterinbourg. Est-ce important de pouvoir compter sur une coéquipière française ?
Sandrine est arrivée début octobre. Ça m’a beaucoup aidée. La kiné et préparatrice physique est aussi française. C’est vraiment un plus de pouvoir parler français, d’échanger dans sa propre langue. Ça facilite à 300% mon intégration.
« Le titre européen m’apporte de la crédibilité »
Votre victoire à l’Euro avec les Bleues cet été est-elle aussi un bel atout avant une nouvelle aventure comme celle-là ?
Sûrement. Ça m’a donné de la crédibilité vis à vis des gens ici. Dans ce club, il y a un président, un vice-président, un manager général et tous n’étaient pas forcément très enthousiastes de me voir arriver. Maintenant, je dois faire mes preuves avec cette équipe là !
Les ambitions sont plus grandes qu’avec Bourges. Est-ce que la pression est proportionnelle ?
Pour l’instant, ça ne se ressent pas plus que ça. C’est un autre monde, une autre approche. Les ambitions sont là. On veut conserver le titre de champion de Russie et aller le plus loin possible en Coupe d’Europe. Le président n’est pas encore venu nous parler. De toute façon, quand on vient ici, on sait pourquoi…
En dehors des parquets, la vie en Russie vous plait-elle ?
J’ai réussi à trouver mes marques. J’ai trouvé un petit centre commercial avec un Auchan et les produits qu’il me faut pour me nourrir correctement. Le climat, pour l’instant, ça va. J’ai pu voir déjà des petits flocons de neige il y a deux jours. On a aussi un chauffeur et une interprète à notre disposition. Bien logée, bien entourée, c’est vrai que je ne me rends pas forcément compte que je suis au fin fond de la Sibérie !
Vos coéquipières vous ont-elles initiée à la vodka ?
Pas encore ! Mais quand je vois qu’il ne fait déjà plus que 5 degrés, ça ne m’étonne pas finalement ! Il y a d’autres moyens de se réchauffer donc j’opterai avant pour d’autres solutions. Et si avec trois pulls et deux anoraks, je suis toujours gelée, peut-être que je pencherai pour la vodka en dernier recours (elle éclate de rire).
C’est sur le terrain que cela posera problème…
Il y en a que ça ne dérange pas beaucoup je vous assure !